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Jour de fête nationale, je me prépare pour la cérémonie traditionnelle qui aura lieu sur le terrain, avec tous les personnels des escadrilles présentes. Un instant de trève après des journées de patrouilles mouvementées. Depuis une semaine, je me suis particulièrement senti "cible". Rappel à l'ordre, à l'humilité et à la vigilance pour le chasseur que je croyais être devenu. Ne jamais se relâcher. Ne jamais croire que je vole en sécurité et que je suis le roi du ciel. Ca peut craquer à n'importe quelle couture, et je reste une proie pour les boches. Ne jamais oublier ça.
Mercredi, patrouille entre 19h30 et 20h30, avec les capitaines d'Erceville et Artigau, plus Hanotte et Matanovitch. C'est Hanotte qui a été attaqué le premier par 4 monoplaces boches. Ils n'ont pas fait semblant. Longeron coupé. Puis ça a été rapidement mon tour. C'est Matanovitch qui m'a dégagé et les a fait fuir chez eux. Avertissement sans conséquence. Ouf !
Hier, patrouille en fin d'après-midi entre Laffaux et Berry-au-bac. Vu 5 monoplaces boches qui escortent un biplace. J'ai profité d'un moment où la surveillance s'est relâchée pour attaquer le biplace, vers 4000m au-dessus de Craonne, mais ma mitrailleuse s'est enrayée après avoir tiré ... 1 seule cartouche ! Quelle guigne ! Obligé d'abandonner le combat. Juste eu le temps d'éviter la rafale du mitrailleur boche. Re-ouf !
Et aujourd'hui, patrouille matinale entre 6h et 7h au cours de laquelle j'ai attaqué par 3 fois un biplace entre le Réservoir et Filain. La 3e fois, j'ai tiré 50 cartouches qui l'ont forcé à piquer chez lui, mais sans le succès escompté. Il a disparu au-dessus d'un bois du côté de Monampteuil. Cette fois, c'est mon coucou qui m'a lâché. J'ai dû rentrer pour cause de mauvais fonctionnement du moteur. Heureusement que le boche ne s'est pas accroché au combat. Va falloir que je m'intéresse encore plus au travail des mécanos. Que je leur impose encore plus de rigueur.
A n'importe quelle couture je vous dit ! Vigilance Gaby, vigilance. Toujours !