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A peine arrivés, et le mauvais temps empêche déjà la sortie des avions. Sûrement l'influence maritime, et la légende du Nord qui nous souhaite la bienvenue. Il faut dire que nous ne sommes là que depuis 2 jours. L'ordre de changer de terrain est arrivé le 16 juillet au matin, et le premier convoi a pris la route dès 14h le même jour. Direction Dunkerque, ou plus exactement Saint Pol sur Mer. Puis ça a été notre tour. 12 avions partis pour un survol magique du Nord de la France. Que ces paysages sont beaux vus d'en haut ! La France comme nous sommes peu de français à la connaître, calme, colorée. Bariolée dans un patchwork de champs cultivés, de prés, de bois et de villes qui la rendraient presque sereine, si ce n'était ces destructions disséminées dans le décor, pour nous rappeler la réalité de la guerre et de ses atrocités. Bref, j'en ai profité au maximum, comme j'ai profité de cette occasion d'un vol au long cours, sans la pression ennemie ni la nervosité des combats. Voler dans ces conditions reste un moment privilégié de liberté et de beauté. Vraiment. Surtout quand le vol se passe sans incident technique et que tous les avions partis arrivent à bon port.
Nous voici donc engagés dans une autre aventure. Un autre secteur à découvrir. D'autres conditions de vol en bord et peut-être au-dessus de la mer, chose que je n'ai jamais faite. L'heure est à la découverte. Comme ma dernière mission avant de partir, au-dessus du Réservoir, qui a consisté à lâcher 500 tracts de propagande sur les lignes ennemies, par vent Sud-ouest. La guerre n'est donc pas seulement physique, mais également psychologique. Inciter les soldats ennemis à abandonner le combat, à se rebeller contre leurs chefs et à déserter, l'idée me plait bien. J'ai trouvé cette mission cocasse.