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Ce matin, nous avons changé de terrain. Nous avons quitté la Bonnemaison pour le terrain de la ferme de Beaurepaire, dans l'Aisne. C'est un saut de puce, mais il nous oblige à tout replier pour tout réinstaller, ce qui ne se fait pas sans efforts. Je crois que je vais de nouveau devoir me réhabituer à ces déménagements fréquents qu'imposent les décisions stratégiques des grands chefs. Quoi qu'il en soit, les camions et tracteurs sont partis à 7h30, et nous avons suivi avec les coucous à partir de 9h.
Et à peine arrivés, patrouille sur le front de la IIIe Armée (Nord de Soissons). J'ai donc volé avec Jailler et Naegely entre 11h et 13h. RAS. Jailler semble m'avoir pris sous son aile, au propre comme au figuré. J'admire cet homme. C'est un vrai guerrier, combatif, opiniâtre, imaginatif. Un calme et une extrème modestie de tous les instants au sol, et un cran incroyable en vol et dans la bagarre. Je suis honoré, et presque intimidé. Je ne dois pas le décevoir. J'ai tout à apprendre à son contact.
Ce soir, nous prenons donc possession de nos quartiers. Mais pas d'urgence. J'aurai tout le temps de peaufiner mon installation. Priorité n°1 : bien dormir et récupérer. Etre prêt à chaque instant si besoin.