Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La dernière semaine a été une semaine de veine. J'ai été victime de deux capotages. Sans conséquence fort heureusement, mais l'exercice est toujours quelque peu périlleux. Finir le nez de l'avion planté dans le sol n'est pas la manière la plus sécurisante d'atterrir, et nombreux sont ceux qui y ont laissé un petit bout d'eux-même. Dieu soit loué, hormis quelques contusions, je n'ai pas eu à endurer de blessure grave. 

Samedi dernier, nous avons reçu ordre de quitter le terrain de St Pol pour rejoindre Senard, en Argonne. Je dois avouer que j'ai accueilli la nouvelle avec une certaine joie, car le secteur d'ici n'avait rien de très excitant. Peu d'activité aérienne, des ennemis plutôt frileux. Et une météo soumise aux caprices des influences maritimes, qui ont largement remis en question les possibilités de sortie dans de bonnes conditions. Bref, j'étais plutôt heureux de rejoindre un secteur où notre action pourrait reprendre davantage d'efficacité, et où je me sentirais plus utile dans cette guerre interminable. Décollage donc le dimanche 12 août pour Senard ... et capotage sur le terrain d'Eclairés, à à peine 3 kilomètres du but ! Bravo Guérin ! Belle arrivée pleine de panache ! Bon, je ne suis pas le seul à avoir capoté au cours de cette navigation. Naegely aussi a eu sa part, à Petite Synte, juste après le décollage. Mais quand même ! Si je détruis tout seul mon coucou, ça va devenir compliqué pour gagner la guerre contre les boches ! 

Le temps de remettre de l'ordre dans ce marasme, et de réparer les dégâts, je fais donc hier une sortie de reconnaissance du secteur Four de Paris / Route de Saint-Mihiel. Décollage vers 18h. C'est au retour, au-dessus de Four de Paris que 2 albatros ont entrepris de m'attaquer vers 3800m. Le combat a commencé à 18h45 et fini à 19h05, à 1000m. J'ai tiré 50 cartouches par rafales de 7 ou 8 dans de bonnes conditions et reçu 20 balles dans l'appareil. Encore de la veine sur ce coup-là. Plan supérieur à changer et longerons coupés. Seulement, pourrais-je dire. Mais difficile d'atterrir avec un appareil endommagé de la sorte. C'est comme vouloir poser une poutre sans pouvoir la contrôler. J'ai fait de mon mieux. Et à l'atterrissage, j'ai capoté. Deuxième pylône de la semaine. Gouvernail et hélice à changer. Mais pas le pilote. Ouf !

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :